Face aux changements climatiques, le gouvernement français a décidé d’agir pour favoriser l’adoption d’énergies plus renouvelables et la réduction de la consommation d’énergie. Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, l’État a notamment passé la loi climat, visant à réduire notre dépendance aux énergies fossiles et diviser par 6 les émissions de CO2. Pour appuyer cette transition énergétique, la loi rend obligatoire la rénovation énergétique des logements et des bâtiments les plus énergivores. Cette rénovation énergétique désigne tous les travaux menant à une cette diminution énergétique. Nous verrons ici que les enjeux de la rénovation énergétique sont triples : climatiques, économiques et sociaux. Explications.
Rénovation énergétique : une lutte pour le climat
Depuis quelques années, on peut observer une véritable prise de conscience de la part des Français concernant le réchauffement climatique et la nécessité d’une transition écologique. L’objectif de la loi climat est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour cela, elle se consacre notamment à se débarrasser de ce que l’on appelle des passoires thermiques : ce sont les logements qui ont une consommation trop importante, qui chauffent autant l’extérieur que l’intérieur et qui rejettent donc une quantité considérable de gaz à effet de serre. Avant la mise en place de la loi climat, le critère de « passoire thermique » ne faisait pas partie de l’ensemble des critères qualifiant un logement de non décent. Ainsi, pour qu’un logement soit aujourd’hui qualifié de décent, il doit :
- avoir une surface d’un minimum de 9 m² ;
- posséder un point d’eau ;
- posséder une fenêtre ;
- ne pas être une passoire thermique, c’est-à-dire ne pas dépasser une certaine classe énergétique.
La rénovation énergétique a donc été principalement mise en place pour répondre aux enjeux climatiques.
Rénovation énergétique : l’amélioration de la qualité de vie des Français
L’enjeu premier de cette loi climat est naturellement de limiter les dégâts sur l’environnement. Cependant, la mise en place de ces nouvelles normes vise également à améliorer la qualité de vie des Français.
Des économies pour les ménages
La rénovation énergétique est un geste non seulement écologique, mais également économique. Elle vise à aider les particuliers à diminuer leurs factures d’énergie, qui peut parfois représenter jusqu’à 8 % de leurs revenus.
En effet, plusieurs types de travaux faisant partie de la rénovation énergétique permettent de réduire la facture de chauffage des ménages.
- La rénovation de chauffage : choisir un système de chauffage qui consomme moins permet un rendement important pour un minimum de dépenses. Les modes de chauffage nouvelle génération le permettent, tels que la chaudière à condensation, la pompe à chaleur et le chauffage au bois.
- La rénovation d’isolation : les pertes d’énergie se situent principalement au niveau des murs et des fenêtres des logements. Rénover les combles, les murs et les planchers permet de limiter les pertes de chauffage.
Si les travaux peuvent paraître couteux aux premiers abords, ils sont rapidement rentabilisés. De plus, l’État a mis en place des aides afin d’aider les ménages même les plus modestes à financer ces travaux. Sous certaines conditions, les propriétaires peuvent avoir droit à :
- MaPrimeRénov’, une prime forfaitaire mise en place en 2020 ;
- un prêt à taux zéro (Ecoo-PTZ) d’un montant pouvant varier de 7 000 à 50 000 € ;
- la prime Coup de pouce économie d’énergie ;
- des aides locales propres à chaque région.
Pour bénéficier de ces aides, les ménages doivent impérativement recourir à un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Elles peuvent être cumulables et sont accompagnées d’autres avantages, comme l’exonération de la taxe foncière pour les travaux d’économies d’énergie, une réduction de la TVA et le droit à des chèques énergie pour les dépenses liées à l’énergie pour les ménages à faibles revenus.
Une question de santé
Si les travaux énergétiques sont bénéfiques pour le portefeuille des propriétaires et locataires, ils le sont également pour leur confort de vie et leur santé. Actuellement, 60 % des logements sont construits avant 1974, c’est-à-dire avant la première réglementation thermique. Ces bâtiments sont souvent mal isolés et très énergivores. Cela pose des problèmes d’inconfort pour les habitants, liés au froid en hiver et à la chaleur en été.
Des rénovations thermiques mènent à la diminution de la perte de chauffage, et donc de meilleurs logements l’hiver. Les logements sont aussi plus confortables l’été, puisqu’avec une bonne isolation, les températures restent fraîches à l’intérieur. En outre, les ménages les plus énergivores sont généralement les ménages les plus précaires. Les occupants de ces logements sont exposés à des températures pouvant descendre de façon importante l’hiver et sont donc davantage exposés à des problèmes de santé comme des maladies cardio-vasculaires et respiratoires. La rénovation énergétique peut mener à des bénéfices de santé significatifs.
L’amélioration des logements mène également à la diminution des gaz à effets de serre et donc inévitablement à l’amélioration de la qualité de l’air. En effet, la pollution provoquerait environ 100 000 de morts prématurées par an en France.
Un levier pour l’économie
La transition énergétique a de nombreux bienfaits pour l’économie, elle permet notamment :
- la création d’emplois (les besoins du marché de la rénovation énergétique s’élèveraient à 150 000 embauches d’ici 2023) ;
- un meilleur pouvoir d’achat pour les Français ;
- la diminution des couts de santé de près de 10 milliards d’euros par an.
Ce secteur est notamment très important pour la relance économie post-Covid. En outre, le secteur du bâtiment, qui est le premier touché, continue de s’adapter face aux ambitions de la loi climat, notamment avec la certification RGE qui permet aux professionnels de monter en compétences techniques et leur permet de répondre aux demandes liées à la rénovation énergétique.
Rénovation énergétique : une transition progressive
Comme nous avons pu le mentionner plus tôt, la loi climat demande à ce que chaque logement réponde à un critère de performance énergétique minimale. Le but est de sortir progressivement tous les logements des classes F et G lors du diagnostic de performance énergétique (DPE). Pour que cette amélioration de la performance énergétique soit effectuée sur la longueur, les règles et normes seront durcies par étapes.
- En 2023, les propriétaires de logements de classes F et G ne pourront plus augmenter le loyer lors du renouvellement du bail.
- En 2025, le seuil de consommation énergétique sera revu à la baisse.
- En 2028, les logements énergivores non rénovés et toujours présents dans les catégories F et G ne pourront plus être mis en location.
À l’issue de 2028, on attendra des logements une classe énergétique E minimum. Les propriétaires pourront être sanctionnés si les travaux ne sont pas réalisés d’ici là.
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