Au vu des parts de consommation énergétique (44 %) et d’émissions de CO2 (25 %) que représente le secteur du bâtiment en France, les enjeux de la rénovation énergétique de l’habitat occupent une place importante dans la transition écologique à l’échelle nationale.
La rénovation énergétique désigne les travaux d’isolation, de chauffage et de menuiserie entrepris dans les bâtiments (logements privés et bâtiments publics) pour améliorer leur performance énergétique. Pour booster cette branche de la transition écologique, l’État propose des aides financières aux ménages pour rénover leur logement.
En effet, les enjeux de la rénovation énergétique sont tels qu’une grande partie du plan France Relance est consacrée à cet aspect de la transition écologique (plus de 6 milliards d’€). La rénovation énergétique est d’ailleurs encadrée par la RE 2020 et la loi climat.
Voici tout ce qu’il faut savoir sur les principes de base de la rénovation énergétique.
Rénovation énergétique des bâtiments : des enjeux environnementaux et financiers
La rénovation énergétique de l’habitat répond bien évidemment à un enjeu de qualité de vie. L’amélioration du confort que permettent les travaux d’isolation, de chauffage et de menuiserie est indéniable. Elle répond également à des enjeux environnementaux et financiers : la lutte contre le changement climatique et le soutien du pouvoir d’achat des Français.
La baisse de l’impact environnemental
La Réglementation Environnementale (RE) 2020 et la loi climat de 2019 encadrent la transition écologique, dont la rénovation énergétique. Ce cadre légal s’avère indispensable pour accélérer les démarches dans un contexte d’urgence environnementale auquel contribue le secteur du bâtiment.
La RE 2020 vient renforcer les objectifs préalablement fixés par la RT 2012 (Réglementation Thermique). L’amélioration de la performance énergétique des bâtiments à usage public et privé devrait alors permettre d’atteindre une consommation énergétique quasi nulle (jusqu’à 0 kWh/m²/an).
La lutte contre les passoires thermiques ainsi que la sortie progressive des énergies fossiles en faveur du développement des énergies renouvelables sont au centre des processus de transition écologique. En effet, les logements énergivores (plus de 5 millions) sont aujourd’hui responsables de 20 % des émissions de CO2 en France. Leur rénovation énergétique permettrait alors de réduire leur empreinte carbone.
La baisse des factures énergétiques
La rénovation énergétique repose également sur un objectif de soutien du pouvoir d’achat des Français. Aujourd’hui, des millions de ménages ont des difficultés à assumer les dépenses liées à leur consommation d’énergie, représentant près de 5 % de leur budget annuel. Ce coût devrait continuer d’augmenter au vu de la hausse du prix des énergies.
Les travaux d’isolation, de menuiserie et de chauffage ainsi que l’utilisation d’énergies renouvelables devraient alors permettre d’accélérer les économies d’énergie et soulager les ménages.
D’ailleurs, la rénovation énergétique est associée à un système d’aides financières pour aider les ménages à rénover leur logement. Les travaux peuvent alors être pris en charge (tout ou partie) grâce aux aides de l’État, des collectivités territoriales et des fournisseurs d’énergie.
Une fois la rénovation énergétique du bâtiment terminée, la réduction du montant de la facture énergétique peut être rapidement constatée par les locataires ou propriétaires.
Rénovation énergétique en pratique : isolation, chauffage et menuiserie
En pratique, la rénovation énergétique repose donc sur des travaux de menuiserie, d’isolation et de chauffage dans les bâtiments et logements concernés. Ces travaux doivent être précédés d’un bilan thermique qui permet de révéler les sources de déperditions thermiques et d’ainsi mieux prévoir les travaux adaptés à l’amélioration de la performance énergétique du bâtiment.
Les travaux d’isolation
Tout projet de travaux de rénovation énergétique doit comprendre l’amélioration de l’isolation du bâtiment. En effet, environ 30 % des déperditions thermiques proviennent d’une mauvaise isolation de la toiture et des combles. L’isolation des sols ne doit pas non plus être négligée.
Pour limiter les déperditions de chaleur, il faut utiliser un isolant d’une épaisseur minimale de 300 mm et procéder à une isolation thermique par l’extérieur (ITE) si possible.
Les travaux de chauffage
La rénovation énergétique d’un logement comprend forcément l’amélioration ou le remplacement du système de chauffage. Les lois qui encadrent la transition écologique préconisent l’utilisation d’énergies renouvelables pour faire fonctionner les appareils de chauffage. Les chaudières au fioul ou au gaz ainsi que tout appareil utilisant une énergie polluante sont alors à bannir, au profit des pompes à chaleur ou des poêles à granulés ou à bois.
Le choix de la solution de chauffage écologique et performante doit se faire conformément à ce cadre légal, ainsi qu’en fonction du type de bâtiment (maison ou appartement) et de son ancienneté, sans oublier le budget des ménages. Par exemple, l’installation d’une pompe à chaleur est idéale en cas de présence d’un terrain extérieur. Elle peut se faire en complément ou en remplacement d’une autre solution de chauffage. L’achat d’une pompe à chaleur air eau est préconisé au vu de son grand coefficient de performance et de sa capacité à alimenter le logement en eau chaude, de quoi renforcer les économies d’énergie.
Les travaux de menuiserie
Enfin, tout projet de rénovation énergétique d’un bâtiment ne doit pas omettre la révision des menuiseries. En effet, les fenêtres, les portes et les baies vitrées peuvent être à l’origine de déperditions de chaleur importantes (jusqu’à 15 % des déperditions totales), au même titre qu’une mauvaise isolation.
Les travaux de menuiserie doivent alors permettre l’élimination des ponts thermiques du logement. Il peut s’agir de l’installation d’un double ou triple vitrage et de portes en PVC. L’économie d’énergie qui s’ensuit profite alors au portefeuille des ménages et contribue à la réduction de l’empreinte carbone du secteur du bâtiment.
Une branche de la transition écologique financée par l’État
Comme mentionné précédemment, des aides financières sont proposées aux particuliers et professionnels pour faciliter la rénovation énergétique des bâtiments.
Ce système d’aides financières repose en grande partie sur l’analyse des ressources financières des ménages ainsi que du gain écologique que permettent les travaux de rénovation. Le recours aux services de professionnels certifiés RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) est également un critère obligatoire pour espérer bénéficier d’aides financières.
Parmi les aides octroyées pour la rénovation énergétique, cumulables ou non cumulables entre elles, on retrouve :
- les aides du dispositif CEE (Certificats d’Économies d’Énergie), notamment la prime énergie EDF ou la prime Coup de pouce chauffage ;
- les aides MaPrimeRénov’ et MaPrimeRénov’ Sérénité ;
- l’éco-prêt à taux zéro ;
- le chèque énergie ;
- la TVA à taux réduit ;
- la réduction d’impôt ;
- l’exonération de taxe foncière ;
- les aides des collectivités territoriales (région, département, commune).
D’ailleurs, puisque la rénovation énergétique occupe une place importante dans la transition écologique, les Français ont désormais accès à un service public de la rénovation de l’habitat : « France Rénov ». Le déroulement des travaux de rénovation énergétique y est détaillé, ce qui s’avère particulièrement rassurant et pratique pour les ménages.
La rénovation énergétique est donc un sujet particulièrement d’actualité. L’implication du gouvernement, des fournisseurs d’énergie, des professionnels du bâtiment ainsi que des particuliers dans les processus associés à cette rénovation énergétique doit continuer de croître. Cette condition semble essentielle pour espérer atteindre les objectifs de transition écologique fixés par la RE 2020 et la loi climat.
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