Le guide complet de la rénovation énergétique permet aux professionnels (entreprise de travaux et artisan) comme aux clients particuliers de bien comprendre les enjeux d’une telle démarche (économies d’énergie, travaux d’isolation, gain de chaleur et de confort, chantier d’énergies renouvelables pour le respect de l’environnement, etc.).
Mais la rénovation énergétique reste un projet coûteux et pour aider les propriétaires à rendre leur logement plus vertueux, de nombreuses aides financières sous forme de prêt ou de prime ont été créées. Dès lors, afin d’accéder à ces aides financières, il faut pouvoir justifier du sérieux des travaux envisagés et réalisés pour pouvoir y prétendre.
Nous allons donc éclaircir un peu ce cadre pour savoir de quoi il retourne lorsque l’on parle de RGE et quelle qualification cela sous-entend. Ensuite, nous pourrons étudier les conséquences et ramifications de la certification RGE pour le professionnel, mais également pour la valorisation de son travail auprès de ses clients et prospects.
RGE : plus qu’une étiquette, c’est un label
RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) est avant tout un label, le label RGE. Mais arrêtons-nous un instant sur le mot « label » et sur ce que cela représente. Un label est l’assurance qu’un professionnel (artisan ou entreprise) respecte :
- un ensemble de règles et réglementations ;
- une ou plusieurs méthodes approuvées ;
- un cahier des charges assurant la performance de ses travaux ;
- les normes applicables à son activité (norme NFX50-091 ou NF EN ISO/CEI 17 065 pour la RGE).
L’obtention d’un label est donc soumise à la reconnaissance des signes de qualité eux-mêmes sanctionnés par une certification que le professionnel peut revendiquer. Plus simplement, si les artisans ou entreprises de travaux arborent la certification RGE c’est qu’ils ont obtenu le label correspondant. En conséquence de quoi, ils sont reconnus comme respectant le cahier des charges établi.
Ce label peut être scindé en deux familles.
- L’ensemble des professionnels qui interviennent dans les travaux de rénovation énergétique.
- Les professionnels qui réfléchissent aux études de conception bioclimatique, d’étanchéité à l’air, aux conceptions de système de production de chauffage ou d’échange de chaleur, etc.
Selon l’appartenance à l’une ou l’autre catégorie, le label n’est pas délivré par le même organisme et les signes de qualité ne sont pas les mêmes. Cela permet donc de centrer chaque professionnel sur sa spécialité tout en lui permettant de revendiquer son savoir-faire.
Un gage de sérieux pour les différentes parties prenantes
Obtenir un label RGE c’est pouvoir attester de son sérieux auprès des acteurs impliqués dans la rénovation énergétique d’un logement (maison ou collectif). Les avantages de devenir artisan RGE sont donc implicites et permettent de mieux se positionner sur un marché fortement concurrentiel.
Mais les bénéfices d’un tel label vont bien au-delà d’une simple vitrine. Car ce label est corrélé à l’obtention d’un signe de qualité, et cette obtention répond à des exigences visant à pérenniser et améliorer la position de chacun.
- Administrativement, l’entreprise (ou l’artisan) doit être déclarée, fournir une attestation d’assurance type RC et construction avec visibilité sur les sinistres survenus lors des 4 dernières années. Cela assure la crédibilité administrative de l’entreprise de travaux RGE.
- Les critères de régularité et de compétences sont également étudiés : niveau de technicité du personnel, compétence en étude et coordination de chantier, informations financières sur les deux dernières années, etc. Ce sont autant d’éléments qui traduisent les réelles compétences effectives de l’artisan ou de l’entreprise à mener des travaux RGE.
- La qualité des travaux réellement effectués est également étudiée à postériori. Grâce aux devis, factures, rapport d’évaluation énergétique et attestation de satisfaction du client. C’est donc un ensemble de critères objectifs qui sanctionnent la performance du professionnel.
Grâce à de telles conditions qui permettent d’obtenir la certification RGE, les professionnels de la rénovation énergétique se doivent de mener leurs chantiers avec sérieux et professionnalisme. C’est donc une amorce de confiance et sur le long terme qui caractérise la relation de l’artisan ou de l’entreprise responsable des travaux avec ses partenaires (clients, État, organisme de certification, etc.).
Les applications concrètes et quotidiennes d’une telle certification
Une fois le label obtenu grâce à un signe de qualité reconnu, il faut prendre la mesure de l’application pratique des contraintes qui sont les garantes du travail bien exécuté. Car bien que les différents labels RGE se déclinent selon les métiers, ils incluent tous des obligations qui doivent trouver leur place dans le quotidien des entreprises de travaux de rénovation énergétique.
Il faut déjà prendre la mesure des limites des signes de qualités d’un label RGE. Par exemple, un artisan labellisé RGE pour des études liées à la production et à la régulation d’énergie (pompe à chaleur ou chaudière solaire thermodynamique) issues des énergies renouvelables et destinées à la production de chaleur (chauffage ou eau chaude sanitaire) d’un bâtiment d’habitation n’aura pas la certification RGE pour la réalisation de travaux d’isolation en matériaux écologiques (laine de bois) de la même maison. En effet, les signes de qualité sont différents et donc le label ne couvre pas l’entièreté des études et travaux que peut réaliser le professionnel (à moins qu’il ait pu obtenir les différentes reconnaissances).
Ce sont donc des limites qui sont édictées aux professionnels pour leur permettre ainsi de centrer leur savoir-faire. Mais pour ce faire, des adaptations sont à intégrer dans le quotidien de l’entreprise :
- accueil et présentation régulière (entre 2 et 4 ans) de chantiers en cours ou finalisés à l’organisme de contrôle, ce qui implique l’acceptation d’un regard critique sur le travail effectué ;
- retours de satisfaction des clients pris en compte dans l’obtention des signes de qualité nécessaires à l’obtention du label ;
- importante formation continue des effectifs de l’entreprise pour la mise à jour des techniques et process évolutifs ;
- fourniture des informations financières à la demande de l’organisme vérificateur, ce qui impose un droit de regard sur les comptes de la société ;
- justification de la bonne adéquation des moyens humains, techniques et financiers avec l’organisation des chantiers et la qualité demandée aux artisans et employés ;
- maintien des habilitations et qualifications du personnel intervenant, ce qui impose des congés formations parfois importants et immobilise une partie des ressources humaines ;
- etc.
C’est donc un ensemble d’applications et de contraintes qu’un artisan ou une entreprise de travaux doit savoir intégrer dans son quotidien pour concilier les bonnes pratiques qu’impose le label avec les obligations quotidiennes de la vie d’une entreprise soumise aux exigences clients.
La labellisation RGE : une réponse à une réflexion aboutie
En effet, se faire labelliser RGE ne se fait pas par hasard et ne correspond pas à toutes les entreprises. La rénovation énergétique est un métier qui nécessite des connaissances théoriques et des aptitudes concrètes.
Plus simplement, lorsque l’on souhaite, par exemple, refaire l’isolation de ses murs, on peut casser les revêtements muraux (souvent en placo), retirer l’ancien isolant (souvent minéral et affaissé par le temps), replacer un isolant neuf et refaire les revêtements. Il est évident que l’isolation générale n’en sera que meilleure. Mais est-ce suffisant ? Ou plutôt : ne peut-on pas faire beaucoup mieux ? Car casser les revêtements ne se fait pas de gaîté de cœur, donc autant en profiter pour performer davantage son isolation.
C’est alors que la plus-value d’un professionnel labellisé RGE va prendre tout son sens.
- Il va d’abord estimer objectivement la déperdition de chaleur effective par les murs (grâce à une caméra thermique par exemple).
- Il va ensuite confirmer ou infirmer la nécessité ou la priorité à remplacer l’isolation des murs.
- Il peut être force de proposition en préconisant, par exemple, une ITE (Isolation thermique par l’extérieur) ou déceler que l’isolant de toiture est prioritaire sur l’isolant mural.
- Selon l’option retenue par le client, le professionnel (ou son sous-traitant RGE) pourra alors être garant de la bonne exécution des travaux avec des obligations de moyens précises.
Une telle plus-value peut permettre au client d’optimiser le rapport entre coûts de travaux et gain thermique grâce au savoir-faire d’un professionnel labellisé qui connaît les matériaux et leur installation, leurs évolutions, les réglementations, etc. De plus, dans cet exemple, le client peut réduire considérablement les nuisances liées aux travaux puisque l’ITE se réalise en dehors de l’intérieur de la maison ce qui lui garantit bien-être et confort au sein du foyer même pendant les travaux.
C’est donc dans une démarche résolument qualitative et non exclusivement technique qu’un artisan ou une entreprise doit se diriger vers la labellisation RGE. C’est une plus-value non négligeable qui doit être rendue au client en lui assurant qu’en faisant appel à un professionnel détenteur du label RGE, les meilleurs conseils lui seront fournis. Ainsi, une décision éclairée et argumentée pourra être prise.
L’avenir du label dans un contexte immobilier incertain
Toute entreprise a pour but de réaliser des profits tout en s’inscrivant sur un terme lui permettant son expansion et son succès commercial sur son marché. Ensuite, il faut se faire connaître, rencontrer ses clients. Mais comment faire connaître une entreprise RGE ? Ce n’est pas toujours simple de mettre en avant un label lorsque les clients (les particuliers notamment) ne sont pas issus du domaine des travaux de rénovation énergétique.
Alors il existe aussi une vision plus détachée des clients qui consiste à analyser les menaces et opportunités du marché sur lequel se trouve l’entreprise. Cette technique, qui a fait ses preuves, impose un regard objectif sur les tendances et les risques à venir.
Dans le cas du marché de la rénovation énergétique, il faut réussir à assimiler tous les changements en cours et à venir.
Les menaces du marché
La baisse du pouvoir d’achat est une menace pour ce marché sur lequel les montants des travaux sont souvent élevés par la charge de travail qu’ils représentent et les équipements qu’ils nécessitent. De plus, l’augmentation récente du prix des matériaux n’est pas favorable aux travaux de rénovation énergétique.
La raréfaction du foncier constructible est également une menace à long terme, car bien que l’on évoque la rénovation énergétique, il ne faut pas oublier que le logement non présentement construit est un logement qui n’aura pas besoin de travaux de rénovation énergétique ultérieurs.
Les opportunités du marché
Les aides financières et la prime à la rénovation (MaPrimeRénov’) sont autant d’incitations qui décident les propriétaires à franchir le pas pour améliorer la performance thermique de leur logement ou maison.
La prise de conscience croissante des enjeux liés à l’environnement et à l’impact du bâtiment sur ce dernier fait appel à la conscience de plus en plus prégnante des propriétaires. Conjuguée à l’augmentation du prix des sources d’énergie traditionnelles ainsi qu’aux lois sur l’interdiction des énergies fossiles dans les logements à venir (chaudière fioul ou gaz), cette prise de conscience crée de réelles opportunités de contrats à long terme.
Sur la totalité des logements en France, soit 36 millions environ, 51 % des résidences principales datent des années 1950 à 1990. Cela laisse supposer un marché conséquent en termes de rénovation énergétique à venir tant l’évolution des réglementations fut rapide ces dernières années. Vu le contexte actuel, la tendance ne s’infléchira pas au regard des enjeux environnementaux à venir.
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