Bornes de recharge en copropriété : « La montagne est devant nous »

La mobilité électrique bouscule les habitudes, mais sur le terrain, tout reste à faire. Laurent Deschamps, dirigeant de l’entreprise Debe en région parisienne et membre historique du réseau Synerciel, fait partie des pionniers de la pose d’infrastructures de recharge en copropriété, en lien étroit avec EDF et Enedis.

La mobilité électrique bouscule les habitudes, mais sur le terrain, tout reste à faire. Laurent Deschamps, dirigeant de l’entreprise DEBE en région parisienne et membre historique du réseau Synerciel, fait partie des pionniers de la pose d’infrastructures de recharge en copropriété, en lien étroit avec EDF et Enedis. Il revient sur ce marché en pleine structuration, les bonnes pratiques à adopter et l’intérêt, pour les artisans, de s’appuyer sur un réseau comme Synerciel pour se lancer.

Un pionnier des solutions de recharge collective

Ingénieur de formation, Laurent Deschamps reprend l’entreprise familiale Debe en 1997. Créée en 1972, l’entreprise est très tôt partenaire d’EDF pour la pose de compteurs et reste, depuis, connectée aux grands acteurs de la filière électrique.

En 2018, lorsque les premières demandes de raccordement de bornes de recharge en copropriété émergent, Debe est en première ligne. Avec Synerciel, EDF puis Enedis, Laurent Deschamps participe à l’élaboration et à l’expérimentation des premières solutions de recharge collective en immeuble, notamment via un pilote installé dans une copropriété à Neuilly.
Depuis, Debe déploie les infrastructures IRVE en copropriété, et reste un acteur référent de ce marché en construction.

Mobilité électrique : un marché encore au tout début

Oui, le sujet est partout. Non, le marché n’est pas arrivé à maturité.

Laurent Deschamps distingue deux grandes phases récentes :

  • Phase 1 : Enedis réalise l’infrastructure principale (chemins de câbles, alimentation), les artisans prennent en charge les travaux complémentaires pour la copropriété. Les coûts sont votés en assemblée générale et répartis entre tous les copropriétaires.
  • Phase 2 (depuis 2023) : mise en place du préfinancement Enedis, qui avance les coûts d’infrastructure. Résultat : reste à charge à zéro pour la copropriété sur cette partie, et intervention de l’installateur concentrée sur les coffrets et bornes.

Malgré cette dynamique, le constat est sans appel : « En cinq ans, tous opérateurs confondus, seulement 5 % des 236 000 copropriétés françaises ont été équipées. La montagne est devant nous. » Autrement dit : 95 % du marché reste à adresser.

Les clés d’une installation sûre et performante

Pour Laurent Deschamps, la priorité, c’est le cadre :

  • S’appuyer sur une infrastructure sécurisée : dans la solution Enedis, toute la partie jusqu’au compteur individuel est conçue, exploitée et maintenue par le gestionnaire de réseau, 24h/24 et 7j/7. C’est un gage de fiabilité pour les copropriétés comme pour les installateurs.
  • Choisir le bon modèle :
    • Solutions opérateurs privés : compteur dédié + infrastructure propriétaire, revente du kWh par l’opérateur.
    • Solution Enedis / « réseau Electric Auto » : chaque place dispose de son compteur Linky, le résident choisit son fournisseur et paye son électricité au tarif régulé.
  • Côté bornes : pour les particuliers en copropriété, la borne standard reste la 7,4 kW, aujourd’hui éligible aux aides (prime Advenir, crédit d’impôt).

L’entretien de la borne n’est pas réglementairement contraint, mais Laurent Deschamps préconise un contrôle annuel pour s’assurer du bon fonctionnement.

Idées reçues : ce qu’il faut corriger auprès de tes clients

Sur le terrain, les mêmes questions et idées reçues reviennent auprès de Laurent Deschamps :

  • « Le véhicule électrique, ça coûte plus cher à l’usage. »
    Faux : à utilisation comparable, le coût d’exploitation d’un véhicule 100 % électrique est inférieur à celui d’un véhicule thermique ou hybride.
  • « On ne sait pas gérer la fin de vie des batteries. »
    La filière progresse rapidement : collecte, seconde vie, recyclage… Le sujet existe, mais ne justifie pas l’inaction.
  • « Installer une infrastructure en copropriété, c’est ingérable. »
    Avec les schémas techniques aujourd’hui cadrés, le préfinancement Enedis et les primes (dont la prime Advenir collective jusqu’à 8 000 € pour les parkings concernés), les copropriétés disposent d’un cadre clair.

Laurent Deschamps et ses équipes ont d’ailleurs participé à une série de contenus pédagogiques avec l’AVERE pour démonter ces idées reçues et guider pas à pas les copropriétés dans leurs démarches.

Un levier concret pour la transition énergétique

L’installation de bornes de recharge s’inscrit directement dans les objectifs de la loi LOM et dans la trajectoire européenne de sortie progressive du thermique. « Le transport représente environ 30 % des émissions. Faciliter la recharge au quotidien, c’est une brique essentielle de la décarbonation », rappelle Laurent Deschamps.

Prééquiper les parkings, proposer des solutions standardisées, sécurisées et accessibles : c’est aussi une façon de rendre la mobilité électrique concrète, visible et crédible aux yeux du grand public.

Innovation : moins de gadgets, plus d’efficacité globale

Côté bornes elles-mêmes, Laurent Deschamps ne parle pas de révolution permanente :

  • Amélioration des interfaces et des applis (suivi de la charge, alertes en cas d’anomalie, reconnaissance automatique du véhicule).
  • Fiabilisation des équipements.

Les vraies ruptures techniques se jouent plutôt côté véhicules : batteries plus performantes, autonomies renforcées, capacités de charge plus rapides à puissance constante. La borne en copropriété reste une « bonne prise calibrée » : son enjeu majeur, c’est l’intégration intelligente dans le bâtiment et le réseau.

Se lancer dans la pose de bornes : les conseils d’un pro

Pour un artisan qui veut entrer sur le marché IRVE, Laurent Deschamps est clair :

  1. Te former et te qualifier
    • Obtenir les qualifications IRVE 1 et 2.
    • Être agréé Advenir, pour permettre à tes clients de bénéficier des aides et gagner en crédibilité.
  2. Maîtriser l’écosystème
    • Savoir dialoguer avec : syndic, conseil syndical, Enedis, opérateurs, bureaux d’études, Consuel, structures CEE, etc.
    • Comprendre les schémas types (solutions opérateurs vs Enedis), les aides mobilisables et les étapes en copropriété.
  3. Anticiper ta trésorerie
    • Un projet de prééquipement en copropriété, c’est souvent jusqu’à deux ans entre les premières études, le vote en AG, la convention de préfinancement et la réalisation des travaux.
    • Conseil terrain : équilibrer ton activité avec des chantiers plus courts (particuliers, petits pros) pour sécuriser ton cash-flow pendant la montée en puissance de l’IRVE en copropriété.

Pourquoi s’appuyer sur Synerciel change la donne

Membre du réseau depuis ses débuts, administrateur pendant près de dix ans, Laurent Deschamps ne mâche pas ses mots sur l’apport concret de Synerciel :

  • Accès direct aux bons interlocuteurs chez EDF et Enedis pour débloquer les dossiers.
  • Club Mobilité électrique : échanges entre pairs, retours d’expérience, partage de bonnes pratiques.
  • Conditions d’achat négociées sur les bornes, accessoires, formations.
  • Accompagnement structurant pour monter en compétence sur un sujet complexe, sans être isolé.

« Appartenir à Synerciel, c’est bénéficier d’un écosystème qui te donne les clés techniques, réglementaires et commerciales pour te lancer sur ce marché où les besoins sont énormes », résume-t-il.


par Vivien Morge

Publié le 21/11/2025 —
Mis à jour le 21/11/2025


TAGS :  Interview

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